Définition :
Une route est composée d'une chaussée, partie revêtue destinée à la circulation, et d'une partie bordant la chaussée. Cette partie est dénommée « accotement » ou dans le langage courant « bas-côté ». C'est la partie plane qui s'étend jusqu'au talus ou fossé pour les routes hors agglomération. La jonction avec ce talus ou ce fossé s'appelle la berme. Chaussée, accotements et éventuellement talus ou fossés constituent l'assiette de la route. Cette assiette est incluse dans une emprise qui délimite la propriété foncière de la route. La partie de l'emprise au-delà de l'assiette lorsqu'elle existe s'appelle un « délaissé ».
L'accotement peut être stabilisé, c'est-à-dire renforcé pour supporter la circulation d'un véhicule ou meuble. L'accotement stabilisé peut être revêtu d'un revêtement totalement ou partiellement.
En agglomération, le terme est moins utilisé puisque les bords de chaussée sont le plus souvent des trottoirs.
Commentaires :
L'accotement est une partie de la route souvent négligée. Pourtant, cette partie de la route joue un rôle déterminant dans l'occurrence des
accidents et leur gravité. En cas de perte de contrôle, le véhicule mord ou roule sur l'accotement. Si celui-ci n'est pas revêtu, il est très difficile de reprendre sa maîtrise. Difficile de s'arrêter sur un accotement herbeux toujours glissant. De surcroît, si l'accotement présente des obstacles, la course du véhicule est stoppée nette. De surcroît, le piéton doit l'emprunter en l'absence de trottoir.
C'est pourquoi il est préconisé de traiter la partie de l'accotement la plus proche de la chaussée en zone de sécurité dont une zone de récupération. Ces préconisations sont données dans le guide technique des aménagements des routes principales. Ce guide vaut réglementation pour les routes nationales et simple recommandations pour les autres routes.
La zone de récupération comprend un accotement stabilisé dit bande dérasée constituée, à partir du bord géométrique de la chaussée d'une
surlargeur de chaussée, de structure identique à la chaussée elle-même, d'une largeur de 0,25 m dans le cas général, et qui porte le marquage de rive et d'une partie stabilisée ou revêtue (pouvant supporter le passage occasionnel d'un poids lourd) et dépourvue d'obstacles.
Cette bande pour les routes principales neuves hors agglomération devrait être de 2 mètres. Pour les routes existantes, l'idéal serait de dégager une bande d'au moins 1 mètre.
Les fonctions principales de la bande dérasée sont les suivantes :
- permettre la récupération de véhicules déviant de leur trajectoire normale. C'est en ce sens qu'elle peut être qualifiée de "zone de récupération",
- permettre l'évitement de collisions "multi-véhicules" en autorisant des manœuvres d'urgence de déport latéral sur l'accotement (cas des collisions liées au tourne-à-gauche, ou au dépassement),
- permettre aux piétons et éventuellement aux cyclistes de circuler en sécurité.
Au-delà de la zone de récupération, l'enjeu est de dégager un espace libre d'obstacles : arbres, poteaux, fossés, talus, ....Pour les routes principales neuves, cette zone devrait être de 2 mètres soit une zone de sécurité de 4 mètres. L'idéal pour les routes existantes est de dégager une bande d'un mètre et d'avoir ainsi une zone de sécurité d'au moins deux mètres.
A noter que la tendance de certains gestionnaires de voirie est de vouloir rendre praticable les accotements dans un objectif de les rendre marchables et cyclables. Cet objectif louable est à prendre avec précuation :
Pour ce qui concerne le piéton, il s'agit d'un aménagement qui lui est favorable pour peu qu'il marche bien face à la circulation et que l'accotement soit effectivement d'au moins de deux mètres 50 auquel s'ajoute la largeur de la bande de rive, largeur prenant ainsi en considération qu'un véhicule peut dépasser un piéton en s'écartant d'au moins 1m 50 (règle du Code de la Route hors agglomération). Depuis 2010, le Code de la route permet aux cyclistes de rouler sur un accotement.
Cela ne dispense par le cycliste de s'écarter roulant sur l'accotement d'un mètre 50 en dépassant un piéton. Cela sous-entend que, dans le cas d'un accotement où le gestionnaire souhaite la mixité d'usage, l'accotement fasse au moins 3 mètres.
Par ailleurs, un accotement à la fois marchable et cyclable ne pouvant être une voie verte au sens du Code de la Route, il conviendra, à mon avis, à l'autorité de police de prendre un arrêté de circulation fixant les règles d'usage de cet accotement mixte.
Mise à jour le 21 mai 2022