Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 203 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en avril 2021. Comparé au mois d'avril 2020 où l'on avait déploré 102 morts sur ces routes, 101 personnes de plus ont été tuées, soit une hausse de 100 %. En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait une baisse de - 15 %. Depuis le début de l'année, correspondant au premier quadrimestre, la baisse est de -1 %.
Aucune surprise hélas dans cette hausse très significative de la mortalité puisque nous étions en plein confinement à la même époque, il y a un an. Pour autant, cette très hausse est inquiétante si l'on considère que des restrictions de circulation ont persisté durant ce mois d'avril avec notamment le maintien du couvre-feu. En revanche, à partir du 3 avril au soir pour une durée de quatre semaines, dans l'ensemble des départements français, les déplacements ont été portés à 10 km (30 km pour les courses) autour du lieu de résidence ; toutes les zones étaient en vacances scolaires à partir du 12 avril.
On peut d'ailleurs remarque que l'accidentalité n'est encore loin de celle d'avril 2019. Quant au taux de mortalité ( (nombre de décès par nombre d'accidents), il est légèrement inférieur à la moyenne habituelle, résultat probable du couvre-feu donc moins d'accident la nuit généralement plus grave.
Dans ce contexte particulier, la mortalité piétonne reste en retrait, traduction de la moindre exposition des personnes âgées. La mortalité des véhicules repart logiquement à la hausse tandis que celle des cyclistes poursuit une tendance à la hausse qui a démarré au début du confinement en février 2020. C'est la seule accidentalité qui a déjà atteint le niveau d'avant la pandémie alors que les autres usagers en sont encore loin. Cela traduit la montée du trafic vélo encouragée par les coronapistes avec un résultat qui aurait pu être limité avec une meilleure conception de ces pistes.