2 août : Abaissement de la limitation des vitesse sur les autoroutes urbaines
Le maire de Valence demande à ce que la vitesse sur l'autoroute A7 qui traversent sa ville soit limitée à 90 km/h. "Lorsque les maires demanderont un ralentissement de la vitesse de circulation dans les agglomérations traversées, je leur donnerai cette responsabilité-là», a promis la ministre de l'Écologie.
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Actuellement, c'est le Préfet de département qui a autorité pour fixer une vitesse maximale autorisée sur autoroute inférieure à 130 km/h. Rien n'empêche déjà un maire comme celui de Valence de saisir le Préfet pour qu'il examine cette possibilité. Ce cas néanmoins doit être rare car la plupart des autoroutes urbaines ont été limitées à 110 km/h sauf certaines construites par les sociétés d'autoroutes. Une première décision cohérente serait donc d'abaisser réglementairement la vitesse maximale de toutes les autoroutes urbaines à 110 km/h. Une difficulté sera de fixer les critères de début et de fin de telles sections autoroutières. C'est la fréquence rapprochée des échangeurs, "marque" d'une autoroute urbaine, qui devrait être ce critère.
L'autre décision serait que le ministre demandera aux Préfets de véritablement examiner ces demandes sûrement en concertation avec les sociétés d'autoroute dans le cas d'un abaissement à 90 km/h. Là encore la fréquence des échangeurs mais aussi la proximité de l'urbanisation seront des critères d'analyse.
9 août : Sortie du rapport de l'IGA sur la sécurité routière
Le Journal du dimanche (Le JDD) a publié, dimanche 9 août, des extraits d’un rapport sur la politique en matière de sécurité routière en France. Le document, qui n’a pas encore été rendu public, explique notamment qu’« au regard des résultats de nos voisins, des progrès sont encore possibles ».
Ce rapport, commandé début 2014 par Manuel Valls et rédigé par des hauts fonctionnaires de l’administration, pointe du doigt la mauvaise gestion et le manque d’investissement des politiques français dans ce domaine.
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Il est tout à fait étonnant que ce rapport remis au ministre en juin 2014 ne soit rendu public que sous la pression des médias informés de l'existance de ce rapport lors de la denrière réunion du CNSR. Ce rapport s'attache davantage aux progrès qu'il est possible d'obtenir en matière de gouvernance de la politique de sécurité routière que sur les mesures concrètes pour faire baisser l'accidentalité. Il pose notamment la question de la pertinence d'avoir remis les clés de la sécurité routière au ministère de l'intérieur. Est-ce une explication pour que ce rapport est tardé à être publié ? Face à un problème, il est usuel pour un ministre de commander un rapport auprès de son administration ou de parlementaires dans le cadre d'une mission. Le rendu est en général d'une très bonne qualité. Il résulte de nombreuses heures de travail et d'audition des différents acteurs concernés. Il est dommage que ces rapports finissent très souvent dans l'oubli.
10 août : Sortie du barométre de l'ONISR annonçant une hausse de la mortalité de +19,2%.
Pour expliquer cette hausse, les arguments officielles fournies sont les suivantes : « Le mois de juillet de 2014 a été le plus pluvieux en France depuis plus de 50 ans, tandis que le mois de juillet 2015 a été exceptionnellement sec et chaud, avec des épisodes de canicule, et un déficit selon Météo France de 40% de la pluviométrie, des déplacements en deux roues motorisés, « météo-sensibles » beaucoup plus nombreux que le mois dernier, des séjours touristiques des Français en France en augmentation de 18,8%, les prix à la pompe historiquement bas, augmentant les déplacements en voiture, et aussi éventuellement dissuadant de rouler moins vite pour économiser du carburant. ».
Commentaires : Ces arguments ont probablement influé sur l'évolution négative de l'accidentalité mais en partie seulement (lire analyse de l'accidentalité du mois d'août).
11 août : Annonce d'un CISR
Le premier ministre, face au mauvais bilan de la sécurité routière anonce la tenue d'un CISR à la sortie de l'été pour faire un point sur la mise en oeuvre des mesures" annoncées le 26 janvier.
Commentaires :
Le dernier CISR remonte au 11 mai 2011. Ce dernier avait déjà été réuni suite à de mauvais résultats. C'est la première fois depuis la mise en place d'un CISR en 1972 qu'il s'écoule un temps aussi long entre deux CISR. Ces comités définissent les mesures à mettre en oeuvre en impliquant tous les ministères, ce qui en fait sa force. C'est ce qu'a rappelé justement le rapport de l'inspection générale rendu public au début du mois. Encore faut-il que ces mesures ne soient pas un inventaire d'actions ponctuelles, prises dans la précipitation, et dont on essaie de donner une cohérence. C'est le risque pour ce prochain CISR dans la mesure où il est impossible de produire un plan d'action en si peu de temps, sachant de plus que la France ne s'est pas dotée d'un plan stratégique sur dix ans pour répondre à l'objectif de moins de 2000 personnes tuées en 2020.
18 août : Loi sur la transition énergétique
L'article 47 de cette loi donne la possibilité aux maires de réduire la vitesse de circulation sur tout ou partie des voies de l'agglomération en dessous de 50 km/h.
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Cette article recrée la confusion qui prévalait avant 1990 sur les vitesses maximales autoriséés. A cette époque, le constat avait été fait que les usagers étaient perdus face à la diversité des limitations de vitesses instaurées par les communes. La vitesse maximale autorisée était alors de 60 km/h mais sur un même itinéraire, il était possible de traverser une agglomération à 50 puis à 45 puis à 60 km/h. Pour mettre de la cohérence dans ces pratiques, la vitesse maximale autorisée en ville avait été abaissée à 50 km/ avec la possibilité de créer des zones 30 km/h et d'augmenter cette vitesse à 70 km/h sur certaines sections présentant un niveau de sécurité adéquates.
15 ans plus tard, l'article 47 risque de défaire ce qui avait été obtenu en 1990 avec une certaine efficacité. Il laisse chaque ville, chaque commune, chaque village décidé sa limitation de la vitesse. Cette mesure épargne l'Etat de prendre la mesure qui s'impose dans les villes à savoir baisser de 50 à 30 km/h la limitation générale de la vitesse en ville en laissant la possibilté d'avoir des sections à 50, voire à 70 km/h.