29 mai 2018 : Publication du bilan définitif de l'accidentalité routière 2017 en France
En 2017, selon les résultats définitifs de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 3 448 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route en France métropolitaine. Avec 29 décès de moins, la mortalité routière est en légère baisse (-0,8%) par rapport à 2016, après deux années d'augmentation, en 2014 (+3,5%) et en 2015 (+2,3%) et une stabilisation en 2016 (+0,46%). Les autres indicateurs de l'accidentalité sont en légère hausse : le nombre de personnes blessées sur les routes augmente de +1,0%, soit au total 73 384 personnes blessées dans les 58 613 accidents corporels (+1,9%). 27 732 de ces personnes ont dû être hospitalisées (+2,0% par rapport à 2016) parmi lesquelles une sur dix gardera des séquelles lourdes.
En intégrant les départements d'outre-mer, 3 684 personnes ont perdu la vie sur les routes de France. Avec 54 décès de moins qu'en 2016, la mortalité routière est en légère baisse de -1,4%. Les autres indicateurs de l'accidentalité sont en hausse : les accidents corporels de +2,2%, les personnes blessées, de +1,3%, ainsi que les hospitalisations à la suite d'un accident routier de +2,0%.
Commentaires :
Le 1er février 2018, la Délégation à la sécurité routière avait présenté les résultats provisoires de l'accidentalité routière de 2017. Ces résultats sont provisoires dans la mesure où tous les accidents n'ont pas encore fait l'objet d'un contrôle quant à leur réalité mais aussi leur exhaustivité. Ce contrôle se fait au fil de l'année avec un délai de deux à trois mois. C'est pourquoi le fichier des accidents d'une année n'est consolidé que faire la mi-avril et que les analyses qui en découlent sont disponibles environ un mois plus tard. Il apparait cette année que six accidents mortels ont été déclassés puisque le bilan provisoire était de 3 456 personnes tuées contre 3 448 en bilan définitif.
L'analyse conclut sur une forte hausse de la mortalité motocycliste (+9%) et cycliste (+7%). L'ONISR rappelle que quatorze usagers de transports collectif sont été tués en 2017, soit 2 de plus qu'en 2016. Parmi eux, on dénombre les 6 enfants décédés lors de la collision entre leur car de ramassage scolaire et un train à un passage à niveau le 14 décembre à Millas (Pyrénées-Orientales).
La mortalité des automobilistes, qui représente à elle seule plus de la moitié des morts dans un accident de la route (51%), est globalement quasi-stable en 2017 mais avec la poursuite de la baisse de la mortalité pour les 18-24 ans (356 tués soit -26 tués) et la poursuite de la hausse de la mortalité des seniors augmente. La mortalité des piétons s'établit à 484 tués. Elle était en forte hausse en 2016 (+19%) et revient au niveau de 2010 avec 75 décès de moins qu'en 2016.
L'analyse de l'accidentalité routière en 2017 montre que 38% des usagers se tuent seuls, sans collision avec un tiers, parmi eux : 19% sont motocyclistes et 65% automobilistes. L'ONISR a relevé la mortalité routière rapportée à la population par âge et million d'habitants. En 2017, les tranches d'âge en sur-risque sont toujours les 18-24 ans (108 tués par million d'habitants) et les 75 ans et plus (88 tués par million d'habitants), puis les 25-34 ans (74 tués par million d'habitants). Le nombre de tués par million d'habitants en France métropolitaine est de 53 en 2017, légèrement supérieur à la moyenne européenne.
L'ONISR note que la mortalité sur les autoroutes est plus élevée qu'en 2016 : 282 personnes ont perdu la vie dans un accident sur une autoroute, soit 4% de plus (12 décès supplémentaires) qu'en 2016, et 8% de plus qu'en 2013. L'ONISR rapproche ce bilan avec celui de l'augmentation des vitesses moyennes de 4 à 5 km/h des véhicules de tourisme observée depuis 2012 sur le réseau limité à 130 km/h.
Dans le débat sur le 80 km/h, l'ONSIR indique qu'n 2017, 2 156 personnes ont trouvé la mort dans un accident de la route située hors agglomération et 1 010 personnes en agglomération soit une baisse de -1% pour chacun de ces deux réseaux. C'est sur les routes situées en dehors des agglomérations que survient la majeure partie des accidents routiers (63%), un pourcentage parmi des plus élevés d'Europe. Sur ce réseau, une petite partie des routes bidirectionnelles, celles où l'on roule le plus, concentre plus de la moitié de la mortalité routière (55%). Les causes principales de ces accidents mortels sont une vitesse excessive ou inappropriée et l'abus d'alcool en conduisant. La ruralité reste l'endroit où l'on meurt le plus sur les routes.
Quant aux principaux facteurs, La vitesse excessive ou inadaptée demeure la cause première de la mortalité sur les routes de France. Elle apparaît dans un accident mortel sur trois. L'abus d'alcool au volant et la conduite sous stupéfiants arrivent en deuxième cause des accidents mortels, suivies des refus de priorité et de l'inattention en conduisant.
La particularité du bilan 2017 est qu'il introduit une analyse de l'accidentalité dans les départements d'outre-mer qui présentent ses spécificités. Les facteurs « vitesse » et « alcool » sont les premières causes des accidents mortels et deux caractéristiques sont mises en exergue : Pour les usagers de deux-roues motorisé, la moitié des personnes décédées ne portait pas le casque. En ce qui concerne les automobilistes, la majorité des victimes décédées ne portait pas la ceinture de sécurité.
L'ONISR présente à la suite de ce bilan quatre documents dans l'attente d'un bilan plus documenté qui est en général publié courant septembre, accompagné d'un recueil de certaines données brutes. L'intégralité des données brutes sera ensuite disponibles sur Open data (à l'exception des données sensibles en application des consignes de la CNIL
Accidentalité routière 2017 - résultats définitifs
Présentation du bilan 2017 définitif
Indicateurs départementaux de sécurité routière
Indicateurs régionaux de sécurité routière
Aide-mémoire de l'accidentalité en France
15 mai : Stabilité de la mortalité en avril
Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 279 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en avril 2018. Comparé au mois d'avril 2017 où l'on avait déploré 281 morts sur ces routes, 2 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de -0,2%. En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait une très légère baisse de - 2,2 %. Depuis le début de l'année, correspondant au premier quadrimestre, la baisse est de -4,6%.
Commentaires :
La stabilité de la mortalité d'avril confirme la légère tendance à la baisse amorcée depuis décembre. Pour autant, on ne peut pas dire qu'il s'agit d'un mois en « progrès » puisque cette mortalité est nettement supérieure à celle enregistrée sur les huit dernières années. Quelques éléments explicatifs possibles : ce mois d'avril 2018 contenait le lundi Pâques hors vacances scolaire qui a parfois un impact sur l'accidentalité. Il a été marqué par une grande douceur avec un épisode de chaleur exceptionnelle du 18 au 22, douceur qui marque une augmentation nette du trafic de deux-roues. On peut également supposer que les grèves des cheminots qui ont concerné 8 jours du mois ont eu un effet sur le trafic et donc l'accidentalité.
12 mai : Un film de la Sécurité routière sur les grandes mesures
Depuis quelques mois, l'annonce de la diminution de la vitesse à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central fait beaucoup parler d'elle constate le comminiqué de presse de la Sécurité Routière, d'où l'idée du film de rappeler ce que disaient nos parents lorsque la ceinture de sécurité est devenue obligatoire ? Le port du casque à moto ? La baisse du taux d'alcool au volant ? Le 50 km/h en ville ? Le film fait une plongée dans les archives de l'INA, qui révèlent que la sécurité routière a toujours fait réagir les Français... Les grandes mesures évoquées dans le film ont largement contribuées à la baisse de la mortalité en France qui est passé de 17 000 morts par an à moins de 4 000.
Commentaires :
La Sécurité routière mène une campagne de communication sur la mesure à 80 km/h, qui prendra effet le 1er juillet, comme rarement. La dernière en date de cette ampleur concerna le changement de priorité dans les giratoires en 1983. Pour une fois, cettte campagne fait oeuvre de pédagogie. De ce point de vue, il faut saluer ce film qui fait davantage réflécgir que ceux jouant sur les facteurs émotionnelles dont l'efficacitié est très relative (lire le sujet en débat)
15 mai 2018 : Contrôle technique des véhicules à moteur plus strict.
A compter du 20 mai, la réglementation européenne du 3 avril 2014 relative au contrôle technique des véhicules à moteur entrera en application en France. Ce contrôle sera plus strict avec 132 points de vérifications au lieu de 123 pouvant faire remonter 606 défauts (ai leiu de entrainant ou non, selon leur importance, une obligation de réparer. Le nouveau contrôle technique regroupe les défaillances selon trois
niveaux de gravité : mineures, majeures ou critiques imposant une réparation le jour du contrôle.
Commentaires :
Le contrôle technique des véhicules nous rappelle qu'un accident résulte d'un dysfonctionneement du système homme-véhicule-environnement. D'aucuns pourront avancer que la défaillance du véhicule n'apparait que dans à peine 10% des accidents mortels alors que la "défaillance humaine" est présente dans près de 90% des cas et que celle de l'infrastructure dans plus de 35% des cas, ces proportions étant des ordres de grandeur résulltant d'études détaillées des accidents type REAGIR. Pour autant, la notion de système rappelle qu'il y a interaction entre l'homme, la machine et l'environnement. La perte d'adhérence est un exemple d'interaction entre le véhicule et la route en fonction de la manière de freiner du conducteur.
Il ne faut pas donc pas négliger ce contrôle et l'importance de la contre-visite.
L'arrêté du 2 mars 2017 relatif à l'organisation du contrôle technique modifie certaines règles du contrôle technique. Cet arrêté transpose, pour les véhicules dont le poids n'excède pas 3,5 tonnes, la directive 2014/45/UE du Parlement européen et du Conseil du 3 avril 2014 relative au contrôle technique périodique des véhicules à moteur et de leurs remorques, et abrogeant la directive 2009/40/CE
-les défaillances mineures (au nombre de 140) n'ayant aucune incidence notable sur la sécurité du véhicule ou sur l'environnement. Il introduit trois niveaux de défaillance :
-les défaillances majeures (au nombre de 341) susceptibles de compromettre la sécurité du véhicule, d'avoir une incidence négative sur l'environnement, ou de
mettre en danger les autres usagers de la route ;
-les défaillances critiques (au nombre de 129) constituant un danger direct et immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence grave sur l'environnement.
Le contrôle technique périodique et la contre-visite entraînent : -un résultat favorable (A) en l'absence de défaillance majeure et critique ;
-un résultat défavorable pour défaillances majeures (S), en l'absence de défaillance critique et lorsqu'il est constaté au moins une défaillance
majeure. Dans ce cas, la validité du contrôle est de deux mois à compter de la date du contrôle technique périodique ; -un résultat
défavorable pour défaillances critiques (R) lorsqu'il est constaté au moins une défaillance critique. Dans ce cas, la validité du contrôle est
limitée au jour du contrôle.
Le nouveau contrôle technique introduit donc un troisième résultat : l'avis "critique". Dans ce cas-là, l'automobiliste a 24 heures pour effectuer les réparations sous peine de se voir infliger une amende de 135 euros.