L’Observatoire interministériel à la sécurité routière a publié début février le bilan provisoire de l’accidentalité 2022. 3260 personnes seraient décédées en 2022 sur les routes de France, en France métropolitaine. Ce bilan est supérieur de 10,7 % à celui de 2021.
2022 a été une année à peu près normale après les deux années troublées par le COVID. Néanmoins, l’ONISR a pris le parti de comparer les données 2022 à celle de 2019, où il apparait une légère hausse de 0,5%.
Le nombre d’accident est de 52 495 soit une diminution de -2% par rapport à 2021 et de -6% par rapport à 2019.
Si le nombre de tués par million d’habitants est en légère baisse autour de 50 tués/Mhab, le taux de tués s’élève ainsi 62 tués pour 1 000 contre 55 en 2021 et 58 en 2019, soit une augmentation significative de la gravité des accidents.
Quant au nombre de blessés, l’ONISR a introduit une nouvelle présentation. L’ONISR rappelle que le fichier BAAC (Bulletin d’analyse des accidents corporels de la circulation routière) est enregistré par la gendarmerie et la police nationales et que les forces de l’ordre ne sont cependant pas appelées systématiquement sur les accidents non mortels
Selon le critère de l’hospitalisation, le nombre de blessés en 2022 a été de 65 700 contre 67 057 en 2021 (soit -2%) et 70 490 en 2019 (-7%). D’après la méthode d’estimation ONISR-Université Gustave Eiffel (Registre du Rhône) appliquée aux accidents corporels enregistrés par les forces de l’ordre en 2022, 236 000 personnes auraient été blessées en 2022 sur les routes de France métropolitaine, dont 16 000 gravement.
A retenir que 78% des personnes décédées sur la route sont du genre masculin. Les piétons et les cyclistes représentent 22% des tuées. Les deux-roues motorisés représentent 23% des tués dont 1% pour les EDPM (soit 34 tués).
A noter que les cyclistes sont la seule catégorie d’usager avec les EDP à connaitre un pic de mortalité. 244 cyclistes sont décédées en 2022 et 2 600 ont été très gravement blessés.
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Commentaires :
Le bilan 2022 est, hélas, un retour à la normale en matière d’accidentalité et notamment de mortalité. Le nombre de décès est revenu au-dessus des 3 000.
Au-delà de la mortalité routière, le point important de ce bilan est que l’ONISR propose cette année une estimation plus proche de la réalité en matière d’estimation du nombre d’accidents et d’évaluation de leur gravité.
Certes, ce changement perturbe les comparaisons mais il apporte une dimension novatrice puisqu’il permet d’avoir un regard plus large et plus proche de la réalité de l’accidentalité.
Ce changement intègre le fait que tous les accidents ne sont pas recensés par les Forces de l’Ordre d’une part et que, d’autre part, les fiches BAAC ne perdent pas de connaître le niveau de blessure de chaque victime
Ces estimations sur la totalité des victimes et le dénombrement des victimes les plus gravement atteintes ou décédées peut conduire à ajuster les orientations en termes de communication mais aussi en termes d’évaluation des décisions en matière de sécurité routière.
Par exemple, ces estimations mettent ainsi en avant le plus grande de mortalité des personnes âgées, dans les accidents de par leur vulnérabilité due à leur âge, constat déjà connu, mais elles font aussi apparaitre, constat moins connu, la vulnérabilité des enfants (moins de 14 ans) qui sont alors gravement blessés. L’observation vaut notamment au regard du mode de déplacement pour ce qui concerne les piétons et les cyclistes.