Novembre est un mois traditionnellement affecté par un changement météorologique. C'est l'entrée dans l'hiver plus ou moins prononcé qui peut impacter la mortalité routière d'une année sur l'autre, selon que la froidure ou un été indien s'installe. Plus généralement, c'est un froid humide qui se traduit par une baisse significative du trafic deux-roues et donc de leur mortalité mensuelle. A contrario, on note une hausse significative de la mortalité piétonne, amorcée par le changement d'horaire fin octobre et qui se poursuit pendant toute la période où les nuits très longues pénalisent leur visibilité.
Novembre 2021 : Difficile de conclure sur la baisse significative de la mortalité par rapport à novembre 2019
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 221 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en novembre 2021 soit une très forte hausse de 28 % par rapport à novembre 2020 mais une baisse significative par rapport à novembre 2019 de -14% qui fait de novembre 2021 le mois le moins meurtriers des mois de novembre.
Peut-on en conclure que la sécurité routière va malgré tout en s'améliorant, tirant éventuellement profit de l'esprit de prévention qui prévaut au-delà du concept des gestes barrières ?
Sur les onze derniers mois, la mortalité hausse de 12% par rapport à 2020 mais en baisse de -12% par rapport à 2019.
En réalité, il convient d'être prudent dans une telle interprétation dans la mesure où le nombre d'accidents corporels et celui des blessés ont eux très fortement augmenté entre 2021 et 2020 (respectivement de + 52% et de 61%).
Certes, aucune restriction de circulation n'a marqué novembre 2021 mais l'annonce d'une 5 ème vague a certainement joué ainsi que la hausse significative du prix du carburant. Les déplacements lors du mois de novembre 2021 ont été plus importants qu'en novembre 2020 (de l'ordre de +35 % en moyenne par rapport à novembre 2020 selon le CEREMA°) sans rejoindre le niveau de 2019.
En réalité, c'est l'ensemble de la mobilité qui a été modifié, affectant particulièrement les personnes âgées qui ont réduit fortement leur exposition que cela soit à pied ou en voiture en 2020 pour la reprendre en 2021.
Par ailleurs, on remarque que l'augmentation de la mortalité concerne exclusivement les accidents hors agglomération entre 2021 et 2020 alors que l'augmentation du nombre d'accidents corporels touche essentiellement le milieu urbain. Le taux de mortalité (nombre de tués rapporté au nombre d'accident) est ainsi nettement plus bas que la moyenne annuelle de 7 points (51 contre 58).
A noter que la mortalité cycliste est relativement stable sur les trois derniers mois de novembres (12 tués) ainsi que celle des motocyclistes. L'augmentation concerne essentiellement les automobilistes (+35%) et dans une moindre mesure les piétons (+13%). A noter enfin 3 tués parmi les utilisateurs d'EDPM contre 2 en 2020 et 1 en 2019.
Novembre 2020 : Nouvelle très forte baisse de l'accidentalité pendant ce deuxième confinement
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 170 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en novembre 2020 soit une très forte de -33,9 % par rapport à novembre 2019 (87 vies épargnées). Sur les onze derniers mois, la mortalité baisse de -21,4%. Sur les douze derniers mois, la mortalité routière est également en forte de baisse de -19,6%, soit une baisse de la mortalité qui s'annonce inédite tout comme est cette année 2020.
Tous les indicateurs d'accidentalité sont à la baisse. Ce niveau si bas de l'accidentalité s'explique par l'effet du second confinement mis en place à partir du 30 octobre 2020 qui a prévalu tout le mois de novembre.
Cette fois, cependant, le taux de mortalité (nombre de tués rapporté au nombre d'accident) est plus élevé que la moyenne annuelle de 2 points (60 contre 58) sans pour autant atteindre les niveaux du 2 ème trimestre.
A noter que les mortalités des automobilistes (84 tués) et des piétons (26 tués) sont bien inférieures à celles observées les mois de novembre de ces 10 dernières années alors que celle décès des cyclistes, des cyclomotoristes et des motocyclistes est stable, avec respectivement 15, 9 et 28 tués. Cela tendrait à penser que ces catégories d'usagers respectent moins les mesures de confinement
Novembre 2019 : légère baisse de la mortalité routière de -5,2%
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 254 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en novembre 2019 soit une légère baisse de -5,2 % par rapport à novembre 2018 (14 vies épargnées). Sur les onze derniers mois, la mortalité est stable (-0,4%). Sur les douze derniers mois, la mortalité routière est également stable (-0,6%), soit 19 personnes tuées de moins par rapport aux 12 mois précédents, ce qui laisse entrevoir un bilan annuel sans évolution significative.
Pour autant, ce mois de novembre est équivalent au mois de novembre 2013 qui était le mois de novembre le moins meurtrier jamais enregistré. La baisse de la mortalité a concerné tous les véhicules. Seuls, les piétons ont connu une légère hausse.
Novembre 2018 : faible baissse de la mortalité de -1,8%
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 267 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en novembre 2018 soit une très légère baisse de -1,8 % par rapport à novembre 2017. Sur les onze derniers mois, la mortalité est en baisse de -6,3%. Sur les douze derniers mois, la mortalité routière est également en baisse de -7 %, soit 245 personnes tuées de moins par rapport aux 12 mois précédents.
Cette baisse peut être considérée comme décevante dans la continuité de la baisse de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h instaurée le 1er juillet. Les conditions météorologiques ne semblent pas avoir eu une incidence, les deux mois étant assez proches. Novembre 2018 a surtout été marqué par le mouvement dit des gilets jaunes. Il est possible que ce mouvement ait eu un impact négatif sur la sécurité routière, ce mouvement étant porteur de la remise en question de certaines décisions en relation avec la voiture et par conséquent d'un possible moindre respect des règles de conduite. De surcroît, un grand nombre de radars ont été mis hors d'état de marche, traduisant l'état d'esprit de ce mois de novembre.
Pour autant, le bilan de la mortalité sur l'année renouera à la baisse après quatre année de stagnation.
Novembre 2017 : hausse de la mortalité de 8,9%
Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 281 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en novembre 2017 soit hausse de 8,9% par rapport à novembre 2016. Sur les onze derniers mois, la mortalité est quasi stable avec +0,9%. Sur les douze derniers mois, la mortalité routière affiche une hausse de +1,3 %%, soit 59 personnes tuées de moins par rapport aux 12 mois précédents. Novembre 2017 est le sixième mois à la hausse de 2017 par rapport à 2016. Il annule l'espoir d'une tendance à une baisse régulière enregistrée depuis 4 mois. Le bilan de l'année 2017 sera terminé par le bilan de décembre. Selon qu'il sera bon ou mauvais, l'année 2017 sera en légère baisse ou en légère hausse. Pour faire aussi bien, il conviendrait d'enregistrer moins de 315 personnes tuées. Comparé à décembre 2016, il s'agirait d'une baisse de 6,5% de la mortalité.Certains facteurs comme la reprise économique constituent un facteur défavorable, ainsique les facteurs de fond comme le vieillissement de la population et l'attrait des distracteurs au volant. La persistance d'un temps clément début novembre se traduit également par une hausse de la mortalité des deux-roues. Ces derniers connaîtront une hausse annuelle substantielle eue égard à une année plutôt peu pluvieuse.
Décembre 2016 avait battu des records d'ensoleillement et de faibles précipitations. Il a aussi connu le niveau de mortalité le plus élevé depuis dix ans. plus mauvais Il a été le mois de décembre le plus sec depuis 1958, juste devant celui de 2015. Les conditions météorologiques de cette année s'annonce beaucoup plus de saison.
Novembre 2016 : baisse significative de la mortalité de -13,2%
Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 257 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en novembre 2016. Comparé au mois de novembre 2015 où l'on avait déploré 296 morts sur ces routes, 39 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de - 13,2%.
Sur les onze premiers mois de l'année, le nombre de personnes tuées est en baisse de -0,5 %, ce qui représente 17 personnes tuées en moins, par rapport aux onze premiers mois de l'année précédente. En année glissante sur les 12 derniers mois, c'est une hausse de +0,1%.
Ce bilan est encourageant car il s'agit d'un des mois de novembre les moins meurtriers enregistrés avec celui de novembre 2013. IL permet d'espérer un bilan légèrement favorable pour l'année 2016, sauf à connaître un très mauvais mois de décembre.
Le très mauvais temps des quinze premiers jours laissait pourtant craindre une tendance à la hausse. Il est probable qu'il a surtout pénalisé les piétons dont la mortalité est restée stable par rapport à novembre 2015 mais qui connait sur les douze derniers mois une hausse importante de leur mortalité (+16%).
En revanche, le très beau temps froid conjugué à des mesures de circulation pour conjurer la pollution peut être une explication de la baisse de la mortalité des usagers motorisés. Cette hypothèse pourra être confirmée ou infirmée en décembre qui connait déjà 10 jours de conditions météorologiques identiques.
Par ailleurs, le calendrier de novembre 2016 a été légèrement favorable par rapport à celui de novembre 2015 avec 4 dimanches contre cinq.
La courbe de la mortalité est quasiment plane depuis plus de 24 mois. Elle n'a enregistré aucune inflexion et ne devrait, hélas, pas en connaître. Il est probable, en effet, que la baisse de la mortalité enregistrée depuis deux mois soit davantage une baisse conjoncturelle qu'une baisse résultant des mesures prises récemment. Ces mesures sont appréciables mais elles auront un effet limité à la baisse de l'accidentalité
Novembre 2015 : Hausse de 5,7 % de la mortalité
De nombreux paramètres interagissent d'un mois d'une année sur l'autre dans la variation de la mortalité. En ce mois de novembre, il était possible de s'interroger sur l'effet que pourraient avoir les effroyables attentats du 13 novembre sur la mortalité routière et l'état d'urgence qui a suivi. On sait que les fortes situations émotionnelles peuvent avoir une incidence sur les comportements globaux et ceux des conducteurs en particulier. Deux précédents ont été observés à ce sujet : le déclenchement de la guerre du Koweit en février 1991 avec une corrélation possible entre la chute du moral des français mesuré par l'INSEE et la baisse de la mortalité ce mois-là et entre la victoire de l'équipe de France de football en coupe du monde et une forte hausse de la mortalité enregistrée en juillet 1998 dont un pic historique le 13 juillet. Il est possible d'émettre deux hypothèses quant à d'éventuelles conséquences des attentats sur les comportements routiers. La première hypothèse serait une réduction de la mobilité et une réaction de protection de la population ayant pour effet une baisse de l'accidentalité. La seconde serait une augmentation du trafic liée à une désaffection des transports collectifs ainsi qu' une hausse des comportements infractionnistes liée à une moindre présence des forces de l'ordre sur les routes, ayant pour effet une hausse de la mortalité.
Les données d'accidentalité, de trafic ou d'infraction ne sont pas encore disponibles pour mener une telle analyse et porter de telles conclusions. L'exercice restera difficile à réaliser tant il existe des facteurs de confusion dans ce type d'analyse.
Pour autant, force est de constater que la mortalité de ce mois n'a connu ni une forte hausse, ni une forte baisse par rapport à novembre 2014. Elle a augmenté de 3,6% en novembre 2015 comparée à novembre 2014. Nous sommes dans la marge d'erreur de cette estimation. Nous aurions pu espérer néanmoins une baisse pour trois raisons : un effet calendaire légèrement favorable avec un samedi de moins que novembre 2014, un effet météorologique aussi légèrement favorable car un temps plus sec.
Par ailleurs, le résultat des deux derniers mois peut être jugé décevant si l'on considère qu'il survient après le CISR du 2 octobre et l'annonce d'une cinquantaine de mesures. La hausse de la mortalité sur les 11 premiers mois de l'année est de +2,1%. Nous nous acheminons hélas sur une seconde hausse consécutive de la mortalité (comprise entre +1 et +3%), ce qui ne s'était pas produit depuis 1980. Même un résultat favorable de décembre 2015 par rapport à décembre 2014 ne pourra hélas combler le retard accumulé.
La tendance à la hausse amorcée en janvier 2013 se poursuit nous ramenant à la mortalité de mai 2013. Si l'évolution de la mortalité des usagers vulnérables est légèrement favorable, particulièrement pour les piétons qui pourraient enregistrée une baisse de la mortalité en 2015 de -15%, l'évolution de la mortalité des usagers des véhicules légers est toujours aussi inquiétante avec une hausse probable en 2015 de +10%.