cédez le passage cycliste au feu

Définiton :

"Cédez le passage cycliste au feu" est l'expression utilisée (à tort) pour désigner l'autorisation conditionnelle donnée aux cyclistes de franchir un feu rouge sans marquer l'arrêt et sans attendre le feu vert, sous réserve de céder le passage à tous les usagers, en particulier aux piétons bénéficiant de la figurine « verte ». Le feu rouge devient un cédez-le-passage pour les cyclistes pour la ou les directions indiquées (touner à droit ou tout droit) selon le CEREMA.

Commentaires :

L'expression "cédez le passage cycliste au feu" est en effet inappropriée puisqu'elle peut ête comprise comme une obligation pour les autres véhicules de céder le passage aux cyclistes lorsque ces derniers franchissent un feu tricolore. En réalité comme l'indique l'instruction interministérielle sur la signalisation, il s'agit d'une autorisation conditionnelle de franchissement d'un feu par les cyclistes lorsqu'il est rouge.
Cette possibilité n'est autorisée qu'en présence d'un panonceau M12 fixé sur le poteau du feu tricolore (arrêté du 12 janvier 2012). La décision de donner une telle autorisation revient à l'autorité de police de la circulation, c'est à dire, en agglomération, le Maire, par un arrêté dûment motivé, sachant que cette autorisation doit  être réservée aux carrefours, que si le mouvement des cyclistes autorisé n'est que faiblement conflictuel avec les piétons et compatible avec les conditions de visibilité offertes.

Rappelons que cette facilité de circulation rentre dans le cadre de la valorisation des déplacements en vélo, les associations d'usagers cyclistes ayant obtenu quelques dérogations à certaines règles du code de la route. Ce dispositif a été introduit par le décret 2010-1390 du 12 novembre 2010 (article 18). Initialement, cette possibilité a été accordée uniquement aux mouvements de tourne-à-droite des vélos ainsi qu'à leurs mouvements directs dans les carrefours en T.

Cette facilité de circulation pose néanmoins deux soucis. Le premier est qu'elle s'adresse essentiellement à des cyclistes confirmés, les cyclistes occasionnels étant peu au fait de cette dérogation au Code de la Route. Ce faisant, ces cyclistes confirmés prennent souvent cette dérogation comme un droit qui doit être compris par les automobilistes et respectés (d'où le terme ambigu de cédez le passage cycliste au feu) et par les piétons. Le passage d'une pratique tolérée à un droit érigé dans le Code de la route conduit également à des comportements plus risqués de la part des cyclistes qui ne respectent que rarement la priorité de traverser des piétons.
Le second souci est que ce type de dérogation inculque aux jeunes cyclistes et autre jeunes usagers de la route qu'il y a matière à déroger aux règles intangibles que comporte le Code de la Route comme celle de franchir un feu rouge, ou plus récemmemt celle de franchir une ligne blanche continue pour les véhicules doublant un cycliste. Difficile ensuite de faire respecter les règles du Code de la route si elles sont remises en cause dans leurs fondamentaux.

 

 

Extrait de l'arrêté du 23 novembre 2015 :

Un panonceau d'autorisation conditionnelle de franchissement M12 est exclusivement associé à un feu tricolore de circulation. Son emploi doit donc être réservé aux carrefours où le mouvement des cyclistes autorisé n'est que faiblement conflictuel et compatible avec les conditions de visibilité offertes.
Le panonceau M12a est utilisé, dans un carrefour comportant un ou plusieurs embranchements à droite, pour autoriser les cyclistes à franchir la ligne d'arrêt du feu tricolore auquel il est associé pour s'engager sur la voie située la plus à droite.
Le panonceau M12b est utilisé, dans un carrefour ne comportant pas d'embranchement à droite, pour autoriser les cyclistes à franchir la ligne d'arrêt du feu tricolore auquel il est associé pour s'engager sur la voie située en continuité.

 

En conclusion, destiné à faciliter la circulation des cycles, l'emploi de ces signaux  d'autorisation conditionnelle de franchissement ne doit cependant pas  être systématique. Pour chaque implantation, on doit prendre en  considération les conséquences sur la sécurité des piétons et des autres usagers. Leur emploi doit donc être réservé aux carrefours où le mouvement des cyclistes autorisé n'est que faiblement conflictuel et compatible avec les conditions de visibilité offertes.

 

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