Définition : Le terme "eCall" désigne le système d'appel d'urgence paneuropéen embarqué à bord des véhicules.
En cas d'accident, le dispositif "eCall" installé dans un véhicule (capteurs par exemple sur le coussin gonflable) envoie un appel d'urgence automatiquement (via une carte SIM) au centre de réception des appels d'urgence le plus approprié (PSAP - Public Service Answering Point). Le dispositif envoie en même temps un certain nombre de données relatives au véhicule (notamment sa localisation précise).
Le dispositif est également appelé : appel d'urgence intégré ou Bouton d'appel d'urgence, le e dit eCall signifiant « emergency »
Commentaires :
Le 28 avril 2015, le parlement européen a rendu obligatoire l'équipement de tous les nouveaux véhicules automobiles avec le système eCall par les constructeurs. La mesure est entrée en application depuis le 1er avril 2018. Compte tenu du renouvellement du parc, il faudra environ une dizaine d'année pour que tous les véhicules en circulation soient équipés. Pour y remédier, des boîtiers de seconde monte sont en cours de mise au point. Un système pour les motocyclettes est également à l'étude.
Le système est normalement basé sur l'emploi du numéro d'urgence unique européen, le 112 qui permet d'assurer son interopérabilité dans toute l'Union européenne (UE). L'appel d'urgence peut être aussi déclenché manuellement par les occupants du véhicule. Il peut y avoir une communication vocale. Outre la localisation, le système fournit le type de véhicule (code VIN) et éventuellement des données du système de bord.
La mise en application de l'eCall a fait l'objet de polémiques. La France a d'ailleurs beaucoup freiné pour que ce système ne voit pas le jour.
Une de ces polémiques concerne la confidentialité de données personnelles. Le dispositif par sa géolocalisation présente un danger potentiel pour les libertés. Il pourrait permettre de suivre les déplacements de la population en temps réel, d'enregistrer à distance les conversations de l'habitacle. Les pays de l'Union ont trouvé un accord sur ces points.
Une autre polémique a concerné l'usage du 112. En effet, le système est déjà opérationnel en France. Il est proposé par des constructeurs
automobiles, notamment PSA Peugeot- Citroen mais le 112 n'est pas utilisé. L'eCall envoie un message SMS qui est traité par une plate-forme Inter Mutelles Assistance. La commission invitait en effet les EM à promouvoir le 112 et le traitement des données de localisation pour les appels mobiles (E112), comme préalable à la mise en place d'eCall.
En France, un groupe interministériel a été créé en 2010 pour étudier le déploiement de l'Ecall en collaboration avec l'industrie. Ce qui posait semble posait problème pour la France était le traitement des informations de localisation des appels au 112. La crainte était d'e^tre débordé par des appels qui ne soient pas des situations d'urgence. Finalement, La France garderait son système d'une plate-forme d'assitance, charge à elle d'alerter les secours.
Une troisième a tout simplement concerné le bilan coût/avantage, les gains annoncés par l'Union Européenne avec ce dispositif semblant très surestimé. La commission espère que, lorsqu'il sera complètement opérationnel, eCAll pourra sauver annuellement 2 500 vies dans l'UE et et surtout réduire sensiblement la gravité des blessures dans 15 % des cas.
L'intérêt majeur du système est que l'intégralité de la chaîne des services d'intervention sera plus efficace : localisation précise de l'accident,
temps de communication réduite au centre de secours le plus proche. Cette chaîne devrait permettre de réduire considérablement le temps d'intervention secours. Selon des études, le délai d'arrivée des secours pourrait être réduit d'environ 50 % dans les zones rurales, et de 40 % dans les zones urbaines. Cette rapidité d'intervention permettrait de réduire les risques de suraccidents. Connaître le type de véhicule permettrait de dépêcher le matériel de désincarcération adapté. Ce système permet également de rassurer les victimes d'accident qui savant
qu'elles sont immédiatement prises en charge. Grâce à la réduction du temps qu'exigent les opérations de secours, le dispositif permettrait également de réduire les embouteillages occasionnés par les accidents routiers.
Pour être efficace, le fonctionnement de l'eCall nécessite la modernisation des services de réception des appels d'urgence afin de traiter les données automatiques envoyées par les véhicules, ce qui engendre des investissements substantiels pour certains pays, dont la France si elle voulait gérer le système via le 112. La CE estime que le coût annuel de mise en place du système serait de 4,55 milliards d'euros par an en ce qui concerne, en particulier, l'installation du dispositif dans les véhicules, la modernisation des centres de réception des appels d'urgence et la mise à niveau des réseaux téléphoniques. La CE indique que le rapport coûts/avantages serait très favorable pour le système eCall, l'évaluant à environ 26 milliards d'euros grâce aux gains sur les coûts provoqués par les accidents et les embouteillages.
Au demeurant, ce dispositif pourrait aussi constituer un moyen de contrôle routier.
Si l'impact du dispositif est certain en cas d'un véhicule accidenté sur une route peu empruntée, lorsque les occupants sont inconscients ou ne peuvent communiquer leur position, il est nettement moindre dans le cas d'un accident à plusieurs véhicules et en milieu urbain.