Définition :
Un éthylotest est un appareil qui permet de déspiter la présence d'alcool chez un individu.
On distingue les éthylotests chimiques, à usage unique et les éthylotests électroniques dont seul l'embout est unique.
Un éthylotest chimique est constitué d'une embouchure stérilisée, d'un ballon en plastique et d'un tube testeur rempli d'un produit chimique, le dichromate de potassium. Pour effectuer le test, la personne souffle dans le ballon puis l'air contenu dans ce dernier passe à travers le tube testeur. En l'absence d'alcool, le dichromate qui sont des cristaux jaunes reste jaune. Lorsque la personne a consommé de l'alcool, cet alcool contenu dans son haleine va provoquer une réaction chimique en contact avec le dichromate. Les cristaux vont alors virer au vert Au-delà d'une certaine épaisseur de cristaux indiqué sur le tube, le test est positif, c'est-à-dire que le taux légal de 0,5 gr/l d'alcool dans le sang est dépassé.
Les éthylotests chimiques doivent répondre à la marque CE (norme NF X 20 702). Les éthylotests chimiques ont une durée de péremption d'environ 2 ans ; c'est pourquoi ils présentent une date limite d'emploi. Ils coûtent environ 2€ et sont à usage unique.
Un éthylotest électronique est un appareil qui indique automatiquement après avoir souffler dans un embout le taux d'alcool en gr par litre de sang. Il est donc éthylomètre. Les éthylotests électroniques doivent répondre à la norme NF X 20 704.
Un éthylotest électronique coûte plusieurs dizaines ou centaines d'euros, selon les modèles. Il faut ajouter au prix d'acquisition initial le coût de la
vérification et de l'étalonnage annuel.
Commentaires :
Pendant très longtemps, les forces de l'ordre ont utilisé des éthylotests chimiques pour effectuer les contrôles préventifs. Ils sont maintenant tous équipés d'éthylotests électroniques.
Pour les conducteurs, de nombreuses initiatives ont été prises en vue de développer l'autocontrôle par l'utilisation d'éthylotest dans des perspectives préventives et curatives. Des mesures plus contraignantes ont été prises récemment vis-à-vis des établissements de vie nocturne (discothèques, bars à ambiance musicale, cabarets). Depuis le 1er décembre 2011, les débits de boissons autorisés à fermer entre 2 heures et 7 heures doivent mettre à disposition de leurs clients des éthylotests permettant de mesurer le taux d'alcool.
Placés à proximité de la sortie, ces éthylotests doivent être visibles, une notice d'information étant apposée à proximité immédiate des appareils.
Le décret n° 2012-284 du 28 février 2012 rend obligatoire la possession d'un éthylotest par tout conducteur d'un véhicule terrestre a moteur. Cet éthylotest doit respecter les conditions de validité du fabricant, notamment la date de validité, et porter une marque de certification aux normes publiées. Il était initialement prévu que cette obligation entre en vigueur le 1er juillet 2012 et soit sanctionnée à partir du 1er novembre 2012. La mise en application des sanctions a finalement été repoussée au 1er mars 2013, avant d'être annulée par le décret n° 2013-180 du 28 février 2013. A ce jour, tout conducteur d'un véhicule à moteur est donc dans l'obligation de posséder un éthylotest, mais la non possession n'est pas sanctionnable.
Ce décret a créé une polémique. Plusieurs griefs ont été avancés. Le premier concernait le manque de fiabilité des éthylotests chimiques, une grande majorité des éthylotests donnant des faux négatifs. Le second concerne l'atteinte à l'environnement du dichromate de potassium en l'absence d'une filière de récupération.
C'est bien sûr le premier grief qui a disqualifié la mesure. En réalité, les éthylotests étaient bien fiables sauf qu'il est recommandé de stocker et d'utiliser l'éthylotest dans un environnement dont la température n'excède pas moins 10°C et plus 40°C. Difficile donc de garder un éthylotest dans la boite à gant.
Le vrai problème venait du fait que la norme avait été conçue pour un usage par les forces de l'ordre. Le seuil a été fixé à 0,6 gr/l plutôt qu'à 0,5 gr/l pour garantir une marge d'erreur et envoyer les contrevenants à une prise de sang qu'à coup sûr.
Ce problème a été résolu. Début 2013, le CNSR (Conseil National de la Sécurité Routière) a demandé à la commission AFNOR/X20R « Ethylotest » d'engager la révision de la norme AFNOR NF X 20-702 sur les éthylotest chimiques afin d'interdire l'existence de résultats faussement négatifs pendant le test d'alcoolémie par les conducteurs.
La norme, publiée en 2007, a donc été modifiée notamment sur les paragraphes liés à la nature et la composition des gaz d'essais et des critères d'acceptation de l'éthylotest. Cette mise à jour permet ainsi d'élargir le produit à un usage préventif grand public en interdisant l'existence de résultats faussement négatifs. La norme prévoit qu'à une concentration d'alcool de 0.25g/l (limite légale), 100% des éthylotests donnent une réponse positive.
Un autre argument a été avancé, celui qu'il n'y a pas de littérature scientifique permettant d'avoir des éléments d'évaluation sur le fait d'avoir un éthylotest dans son véhicule et sur l'efficacité de l'auto-évaluation.
Cependant, cette mesure ne peut pas faire de mal pour lutter contre l'alcool festif qui est néanmoins loin d'être majoritaire dans l'accidentalité en présence d'alcool. Par ailleurs, il y a une forte méconnaissance des effets de l'alcool sur la conduite : sur la dégradation de l'attention et de la vigilance, sur la capacité à éliminer l'effet del'alcool.
Le décret n°2020-65 du 20 mai 2020 - supprime l'obligation de détenir un éthylotest dans son véhicule. sans pour autant répondre à l'objectif du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR), dans sa mesure 11 qui vise à lutter contre la conduite sous l'emprise de l'alcool. Un des objectifs est d'étendrel 'usage de l'éthylotest anti-démarrage dit EAD. L'autre était d'inciter tous
les usagers de la route à l'auto-évaluation en leur offrant les possibilités de le faire