Définition :
La gravité est le caractère dangereux de quelque chose qui peut laisser des séquelles importantes ou porter atteinte à la vie. La
gravité peut être appréciée à travers une échelle de gravité.
Commentaires :
La notion de gravité en sécurité routière est souvent subjective. Pour les médias, elle s'évalue souvent à la vision des dégâts occasionnés et/ou du nombre de victimes. La statistique de l'accidentalité a néanmoins défini à ces débuts le blessé grave comme une victime hospitalisé plus de 6 jours, et le blessé léger. Un accident était alors compté comme grave lorsque l'on y dénombrait au moins une personne tuée ou un blessé grave.
Il était également courant de calculer un taux de gravité (que l'on appelait simplement « gravité »). Exprimé en pourcentage, il permettait de mesurer la gravité d'un ensemble d'accident par rapport à une référence. Le taux le plus couramment utilisé, que l'on retrouve dans de nombreux bilans statistiques, est le ratio entre le nombre d'accidents graves rapporté au nombre d'accidents corporels. Ce ratio a permis d'orienter les actions, notamment en matière d'infrastructure.
Par exemple, la gravité des accidents contre les arbres est x fois supérieure à celle contre une glissière de sécurité.
Ce taux a plus ou moins été abandonné pour deux raisons. La première concerne le manque d'exhaustivité du dénombrement des accidents corporels qui peut fausser fortement le ratio. On sait par exemple, que le nombre d'accidents corporels impliquant une cycliste est sous-estimé dans le fichier des accidents. La seconde raison concerne le changement de définition du blessé survenu en 2005. La comptabilisation se fait depuis entre le blessé hospitalisé moins de 24 heures et blessé hospitalisé plus de 24 heures. Dans ces conditions, il est difficile d'avancer que ce dernier est un blessé grave.
Rapidement, les accidentologues ont ressenti le besoin de mieux qualifier les blessures occasionnées par un accident de la circulation. Le mérite en France en revient au registre du Rhône qui a utilisé la nomenclature AIS pour (Abbreviated Injury Scale). Les lésions initiales de chaque victime sont codées selon cette échelle. Chaque lésion est décrite selon un code en six caractères qui permet de spécifier la région corporelle, l'organe atteint et la nature de la lésion. A chaque lésion est affecté un score de gravité immédiate appelé score AIS, prenant en compte le risque vital, la rapidité, la complexité et la longueur attendue des soins. Il est compris entre 1 (gravité mineure) et 6 (gravité maximale : lésion toujours mortelle).
C'est maintenant l'Union européenne qui s'est emparé de cette approche pour attirer l'attention sur les enjeux pour la société, non seulement de réduire la mortalité mais aussi le nombre de blessés graves, qui serait en première estimation d'environ 140 000 dans l'Union dont 5 à 20 000 en France.
Pour ce faire, l'UE a retenu la définition suivante du blessé grave : toute personne blessé à la suite d'un accident de la circulation dont le score AIS de la lésion la plus grave (dit MAIS pour maximum abbreviated Injury Scale) est égal ou supérieur à 3.
Pour estimer le nombre de blessés graves (dit blessés MAIS3+) selon la définition imposée par l'Union Européenne, trois options ont été envisagées : appliquer un coefficient de correction aux nombres de blessés enregistrés par les Forces de l'Ordre- recenser le nombre de blessés graves à partir des données du milieu hospitalier- relier les données enregistrées par les Forces de l'Ordre à celles du milieu hospitalier.
La France a retenu l'option 1. La détermination du coefficient de correction devrait être faite à partir des données du registre du Rhône.