Définition :
Un véhicule autonome est une véhicule susceptible de rouler automatiquement et en toute autonomie dans la circulation sans l'intervention d'un conducteur.
Commentaires :
La perspective d'une généralisation des véhicules autonomes engendre un certain optimisme. Il est promis notamment une réduction des accidents du fait d'un meilleur temps de réaction et d'une plus grande fiabilité des systèmes informatisés.
Ces promesses demandent de relever quelques défis technologiques qui sont loin d'être résolus. Le premier est de concevoir une intelligence artificielle suffisamment fiable pour remplacer le conducteur au volant. Ce challenge n'a pas été relevé dans le monde de l'aéronautique où deux pilotes surveillent l'avion et peuvent reprendre à tout moment les commandes. Or l'environnement routier est beaucoup plus complexe que l'environnement aérien particulièrement en milieu urbain. Cet environnement est également très exposé au piratage informatique.
Pour l'instant, il n'est pas sûr que les temps de réaction de l'électronique soit plus court que celui du conducteur, notamment dans des situations complexes où l'anticipation est primordiale.
Heureusement, la convention de Genève impose la présence d'un conducteur bien que discussions existent au niveau des Etats pour faire « sauter » cette contraintes.
Pour être fiable et sûr, le véhicule autonome nécessitera un haut niveau technologique augmentant très fortement le coût d'achat d'un véhicule. Assurer la sécurité routière de la transition entre conduite humaine et conduite autonome dans la circulation qui pourrait s'étaler sur une vingtaine d'année risque également d'être très difficile à résoudre, outre les problèmes de responsabilité qui commencent déjà à émerger avec certains systèmes d'assistance. Cela nécessite, pour s'affranchir de cette question, obligatoirement la présence d'une boîte noire.
De surcroît, vont cohabiter pendant longtemps des véhicules présentant différents niveaux d'autonomie. Ces niveaux vont de 0 à 5 selon le référention de l'OICA (Organisation Internationnale des Constructeurs Automobile). Les trois premiers niveaux sont les niveaux où le conducteur garde totalement la main sur sa conduite.
Le niveau 0 est celui que l'on connait actuellement. où tout est manuel ou presque. Le conducteur a le contrôle total de son véhicule, notamment de l'accélration et du freinage même si des dispostifs d'alerte sont à sa disposition (comme celui du franchissement d'une ligne continue).
Le niveau 1 est celui où le conducteur peut momentanément confier au véhicule une tâche. Il s'agit actuellement pour la plupart des véhicules en vente du régulateur de vitesse
Le niveau 3 marque le début de la délégation de conduite, donc d'un transfert de responsabilité vers les constructeurs. Il correspond à un premier stade où le conducteur peut se libérer de certaines tâches de conduite tout en étant en situation de reprendre le cotrôle de son véhicule. Outre la régulation de la vitesse adaptée aux conditons de circulation, le véhicule est capable de se rester sur sa voie tout. Le niveau 3 permettra une conduite autonomisée dans les bouchons et sur autoroutes où la circulation se fait en grande partie en file.
A partir de ce niveau 3, il est évident que tous les dispositifs de détection, d'analyse de la scène, de décision et d'action devront disposer d'une redondance ou d'une gestion d'un situation dégradée. Cela permettra de compenser le manque de performances des capteurs mais augmentera singulièrement le coût de ces véhicules.
Le niveau 4 correspond à un stade où le véhicule peut assurer l'essentiel des tâches de conduite de façon autonome mais c'est le conducteur qui décide de les activer ou non. Certains véhicules vendus actuellement permettent de se garer dans l'intervention du condcuteur. Il s'agit d'une fonctionnalité de niveau 4 d'un véhicule autonome.
Le niveau 5 correspond à une autonomie totale du véhicule où le conducteur devient passager et indique simplement sa destination finale. Le conducteur peut avoir encore la main sur le véhicule mais c'est le véhicule qui commande.
Rappelons que pour l'instant, la réglementation internationnale (Convention de Genève signée en 1949 et à l'article 8 de la Convention de Vienne (1968), impose la présence d'un conducteur et qu'il soit maître de son véhicule. Cette réglementation ne permet donc à des véhicues de niveau 4 et 5 de circuler sur les voies ouvertes au public.
Des chercheurs du Centre d'Investigations Neurocognitives et Neurophysiologiques (C12N) de Strasbourg à l'issue d'une étude, co-financée par la Fondation Vinci Autoroutes, sur l'aptitude des conducteurs à gérer efficacement la transition entre mode autonome et mode manuel a mis en évidence quel que soit le système d'assistance, les temps de réaction sont plus que doublés entre une conduite avec ou sans assistance. En cas de désactivation d'un système de maintien dans la voie de circulation, le temps de reprise en main du véhicule en toute sécurité est de 4,5 secondes en moyenne, soit plus de 130 mètres parcourus, largement suffisant pour avoir un accident !
La technologie de détection est également un souci. Ainsi, la détection laser de l'environnement, qui équipe et guide certaines voitures autonomes et semi-autonomes, n'est pas totalement fiable. Il suffit par exemple d'une séquence pluvieuse sur une route ou d'un reflet trop
prononcé pour que le véhicule ne comprenne plus sa position. C'est d'ailleurs ce dysfonctionnement qui aurait été à l'origine de l'accident
mortel d'une Tesla en Floride en mai 2016.