Définition :
Une zone de rencontre est définie par le Code de la route - Article R 110-2. C'est une "section ou ensemble de sections de voies en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km / h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l'autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l'ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable. »
Commentaires :
La vitesse maximale autorisée en agglomération est de 50 km/h. Il est possible d’aménager des zones où la vitesse est limitée à 30 km/h. Ce sont les zones 30 km/h introduite dans le Code de la route en 1990.
Ces zones 30 n’ont jamais vraiment rencontré l’adhésion des élus et des techniciens des villes. Ces derniers ont préféré des rues piétonnes (ou aires piétonnes au sens du Code de la route), aires dans lesquelles la circulation est normalement exclusivement réservée aux piétons. Ces rues piétonnes ont connu leurs heures de gloire dans les années 80 mais, petit à petit, la pression locale, notamment des commerçants, a fait qu’il s’avérait difficile de maintenir ces rues strictement piétonnes. Ces rues ont peu à peu été ouvertes par dérogation aux cyclistes, aux livreurs, aux riverains et un peu à tout le monde.
De cette pression, a émergé le concept de " zone de rencontre", extension du concept de" zone résidentielle", issu du concept de "cours urbaine" venant des Pays -Bas (woornef). Ce concept a été introduit dans le Code de la route en 2008 avec pour idée de compléter les deux autres dispositifs réglementaires existants, « l’aire piétonne » et la « zone 30 ».
Il n’y a en fait pratiquement aucune différence entre une zone 30 et une zone de rencontre sauf à imposer une vitesse maximale autorisée de 10 km/h inférieure d’une part et au fait d'autre part, et c'est le plus important, que le piéton peut y circuler librement sur la chaussée sans toutefois y stationner, à la différence d'une zone 30. Dans la zone 30, le piéton peut traverser où il veut mais doit circuler sur un trottoir, un espace distinct de la chaussée.
La zone de rencontre est signalée par un panneau spécifique. Elle est instaurée par un arrêté du maire qui peut prendre des règles particulières de circulation dûment signalées. Il faut avoir à l'esprit que ce panneau est méconnu aussi bien des automobistes que des piétons, ces derniers n'osant pas vraiment marcher sur la chaussée.
Sans un aménagement complet de la voirie donnant une configuration où il est impossible pour les véhicules de rouler vraiment lentement, le concept de la zone de rencontre ne fonctionne pas. Notamment, si les trottoirs subsistent et si la voie est rectiliogne. Aucun piéton ne s'aventure à marcher sur la chaussée, sauf si la fréquentation des piétons dans les zones est importante et continue.
A ce jour, aucune évaluation ne permet de dire si ces nouvelles zones ont eu un effet positif sur la sécurité des usagers. J'ai écrit un article sur ce constat sur Linkedin intitulé " Pour beaucoup de villes, les zones de rencontre n'en sont pas vraiment.
Il est dommage que dans le contexte d’une circulation urbaine toujours plus complexe et très hétérogène d’une ville à l’autre, on a cru bon introduire à côté de la zone 30, la zone de rencontre avec une vitesse maximale aussi proche. Ce constat est conforté dés lors que l'on observe la situation pour les villes qui ont généralisé la vitesse maximale autorisée à 30 km/h sur toute la ville. Il est probable qu'une vitesse maximale dans les zones de rencontre à 15 voire 10 km/h serait plus en cohérnce avec le concept de "zone de rencontre" dont le nom par ailleurs est peu explicite.